Réduction de nos déchets : Si on commençait par trier plus ?

En Polynésie française, chacun d’entre nous produit en moyenne 365kg de déchets par an, dont 74kg sont recyclables. Cependant, seuls 23kg de déchets recyclables finissent dans le bac vert. Et si notre défi pour le Fenua était déjà de réduire le volume des déchets du bac gris qui sont enfouis au CET de Paihoro. Suivez le guide…


La gestion des déchets représente un défi de taille pour la Polynésie française en raison de la dispersion du gisement, de l’éloignement des îles et du peu d’espaces fonciers disponibles pour les traiter, notamment sur les atolls où l’enfouissement n’est pas ou peu envisageable. Au mieux, il devient donc indispensable de réduire le volume des déchets du bac gris en triant nos déchets recyclables afin de les exporter. Et quand c’est possible, pourquoi ne pas composter nos déchets organiques. Pour ceux qui veulent aller plus loin, des solutions très simples existent pour réduire la production de ses déchets. N’oubliez pas, chaque geste compte !

Une grande partie des déchets que nous jetons est valorisable !

Les déchets biodégradables et les recyclables sont les premiers concernés, d’autant plus qu’ils sont encore utilisables. En effet, les restes alimentaires et les petits déchets de jardinage peuvent être compostés dans un coin de votre jardin, via un composteur ou un espace prévu à cet effet. Vous obtiendrez alors un véritable engrais naturel et fais maison !

Aussi, les déchets recyclables doivent être jetés dans le bac vert. Ils seront alors collectés par les services communaux et  acheminés vers le CRT de Motu uta puis expédiés en Asie pour recyclage.

S’agissant de déchets toxiques et dangereux, les déchets ménagers spéciaux comme les piles, les huiles de moteur et les batteries de voiture doivent être déposés dans des bornes et bacs spécifiques.

Enfin, près de 70 bornes à verre sont disponibles à proximité des commerces des communes de Tahiti et Moorea. Ces bornes accueillent uniquement les verres usagés (bouteilles, pots, bocaux). Le verre collecté est broyé au niveau d’un site de la Punaruu pour être utilisé comme matériau drainant.

Quelques gestes simples pour réduire sa production de déchets

À la maison, au bureau ou lorsque nous faisons nos courses, il suffit d’adopter quelques nouvelles habitudes sans pour
autant perdre du confort. Suivez le guide…

J’achète mieux

Je limite les emballages et je consomme local > - 26kg de déchets / pers. / an
Les produits grands formats ont moins d’emballage et sont identiques à ceux présentés en petits formats ! Un produit comportant moins d’emballage est souvent plus économique. Les produits locaux sont par nature moins voire pas du tout emballés par rapport à ceux qui sont importés.
J’achète des éco-recharges > - 1kg de déchets / pers. / an
Utiliser les éco-recharges permet de diminuer la quantité d’emballages de 50 à 70% par rapport aux produits classiques et d’économiser ainsi les matières premières nécessaires à la fabrication des emballages.

J'achète à la coupe ou en vrac > - 2kg de déchets / pers. / an
Fromages et charcuteries à la coupe, fruits et légumes au détail, légumes secs, céréales, vis et clous en vrac. Il y a de nombreuses manières d’éviter les emballages superflus. En plus de produire moins de déchets, les produits à la coupe ou en vrac sont le plus souvent moins coûteux.

J’utilise des piles rechargeables
Elles permettent de diminuer le rejet de produits polluants, d’éviter de consommer des ressources naturelles rares et de faire des économies. Lorsque c’est possible, il est préférable de brancher ses appareils directement sur le secteur. Déposer les piles usagées dans les points de collecte de Tahiti et Moorea permet de récupérer les métaux lourds qu’ils contiennent.

J’adopte de nouvelles habitudes au bureau

Je limite mes impressions > - 6kg de déchets / pers. / an
L’utilisation du papier a non seulement un coût financier, mais pèse aussi sur l’environnement. Imprimer en recto-verso, utiliser le verso comme brouillon, n’imprimer que ce qui est nécessaire et privilégier l’envoi par mail sont quelques bons réflexes à prendre.
J’utilise une tasse
Aux oubliettes le gobelet jetable ! En se servant d’une tasse, on redécouvre le plaisir de boire dans un contenant isolant qui garde sa boisson chaude plus longtemps.

J’adopte de nouveaux réflexes

Je fais du compost > - 40kg de déchets / pers. / an
Composter ses déchets de cuisine et de jardin, c’est produire un amendement de qualité pour les sols tout en réduisant le transport de déchets, le recours à la mise en décharge et à l’incinération.
Je vends ou donne mes vêtements et mes livres > - 2kg de déchets / pers. / an
Marchés aux puces et foires aux bonnes affaires fleurissent au Fenua. Ils sont un bon moyen de transmettre à d’autres ce dont on n’a plus l’usage. Des associations collectent des vêtements, des livres, des jouets ou encore du mobilier afin de les redistribuer à ceux qui en ont besoin.
Je fais réparer mes appareils > - 15kg de déchets / pers. / an
Une simple réparation permet souvent de remettre un appareil en état de marche. Cela évite un nouvel achat et permet une économie de matière première.


Réduction des déchets, les industriels s’y mettent aussi

Dans le défi de la réduction des déchets, les industriels ont également un rôle à jouer. En effet, l’une des options est d’en diminuer la production à la source, dès la conception du produit. Outre les enjeux marketing de telles démarches compte tenu de la sensibilité croissante des consommateurs à des critères de choix environnementaux, souhaitons qu’ils traduisent une réelle prise de conscience de l’importance de réduire l’empreinte écologique des produits de consommation.

En France, on a ainsi réduit le tonnage global des emballages ménagers de 5% entre 1994 et 2006.

Localement, la Brasserie de Tahiti propose désormais une bouteille 1,5 L eau Royale, allégée en plastique de 16%.